La Fête des Rosati au Château de la Pilaterie

Dans une revue datée de 1923, un article d'une page relate cette Fête des Rosati des Flandres qui s'est déroulée au Château de la Pilaterie, connu aussi sous le nom de Château Scrive à Mons-en-Barœul


LES ROSATI DES FLANDRES SUR LE PERRON DU CHÂTEAU DE LA PILATERIE, A MONS-EN-BARŒUL


N°1 Mme Scrive-Thiriez, reine des Roses ; N°2 M. Mayeur ; N°3 M. Eschbach, lauréats des concours de 1923 ; N°4 M. Scrive-Loyer, président des Rosati ; N°5 M. Bouchery, graveur auteur du nouveau diplôme.



LE NOUVEAU DIPLÔME DES ROSATI DES FLANDRES GRAVE PAR M. BOUCHERY

La XVème fête des Rosati des Flandres a été célébrée dimanche dernier, au château de la Pilaterie, à Mons-en-Barœul, près de Lille.

Dans la charmante et originale propriété de M. et Mme G. Scrive-Thiriez, une assistance élégante, lettrée, s'était groupée autour du perron, délicatement paré de fleurs, et sur lequel avaient pris place la reine du jour, Mme Gustave Scrive-Thiriez, MM. Arthur Mayeur et Paul Eschbach, les récipiendaires ; Scrive-Loyer, président ; Capon, vice-président ; Jaumard, secrétaire ; Delannoy, trésorier ; Dodanthum, Paul Mallez, Bonvalot, O. Bouchery, Millequant, des « Rosati du Calaisis » ; Mlle Marthe Canonne.


C'est par un brillant morceau de concert, exécuté par l'Harmonie de la Madeleine, que débute la cérémonie de la Rose, puis M. J. Scrive-Loyer, président des «  Rosati de Flandre », prend la parole. Après avoir remercié ses collègues de l'avoir appelé à la présidence du groupement, M. Scrive-Loyer a un souvenir ému à l'adresse de ses prédécesseurs, MM. Victor Deswarte, Jules Lefebvre, Emile Lante et Capon, puis il retrace l’œuvre régionaliste que les premiers, les « Rosati de Flandre », ont conçue et pratiquée effectivement à une époque où elle n'était pas l'objet de la faveur publique.


Parlant du régionalisme intellectuel, l'orateur se plaint de ce que « l'esprit pratique de nos concitoyens n'attache d'importance qu'au régionalisme économique ».


M. Scrive-Loyer rend alors fend alors un délicat hommage à la reine des Roses, Mme Scrive-Thiriez, dont « les noms sont ceux de deux familles connues dans l'histoire de l'industrie de notre région depuis bientôt un siècle ».


En terminant, M. Scrive-Loyer parle de la vie du groupement au cours de l'année écoulée et présente les remerciements des « Rosati de Flandre » à tous ceux qui ont prêté leur concours à cette fête.


Les rites de la cérémonie se continuent. L'hommage à la reine, poésie charmante de M. Pierre Manaut, est dit avec art et grâce par Mlle Yvonne Nys. On applaudit et le poète et l'artiste.


La reine, alors, use de son privilège éphémère. Elle remet aux récipiendaires, MM. A. Mayeur et I. Eschbach, la rose symbolique par laquelle les « Rosati » témoignent l'estime dans laquelle ils tiennent leurs personnes et leur œuvre.


M. Arthur Mayeur fut l'élève, à Lille, de MM. Pharaon de Winter et Alphonse Leroy, et, à Paris, de MM. Bonnat et Jacquet. Grand Prix de Rome en 1896, M. Mayeur obtint la médaille d'or au Salon de 1909. Il est membre des jurys du Salon des artistes français et de l'Ecole nationale B. A. Il est l'auteur de gravures des beffrois du Nord ; des moulins à vent, de cathédrales, etc., etc.


M. Paul Eschbach est né à Paris, en 1881, de père alsacien. Il est du Nord par sa mère. Ancien élève, lui aussi, du maître Pharaon de Winter et de M. Jean-Paul Laurens il obtint la médaille d'or au Salon de 1920, avec « Une histoire vécue » acquise par la ville de Paris. II est l'auteur de « Après la partie » musée de Cambrai : d'un « Effet de lune », acheté par le département de la Seine, etc. Enfin, il obtint les prix Chevanard et Poirson.


M. A. Mayeur demande l'indulgence de l'assemblée, car, dit-il, il n'est ni poète, ni prosateur. Il se dit flatté de l'honneur qui lui est fait. Ce sera pour lui un encouragement.


Mais l'artiste n'oublie point ses maîtres. Il exprime sa reconnaissance à l'égard de MM. Pharaon de Winter et Leroy.


En terminant, il annonce qu'après avoir chanté les beffrois du Nord. Il va tenter de traduire l'effort moderne du Nord travailleur. M. P. Eschbach est reconnaissant aux « Rosati » du grand honneur qu'ils lui font. Il apprécie cette faveur, et comme fils adoptif de Lille, il remercie le président de lui avoir procuré le plaisir d'assister à cette fête.


La musique attaque la danse hongroise de Brahms, puis, après plusieurs allocutions, M. Jaumard, le sympathique secrétaire, donne lecture du palmarès du concours littéraire et artistique.