La Résidence de l'Europe


Dossier de présentation



Le dossier Résidence de l'Europe du Bureau d'Etudes Henri Chomette " Habitation Profession Commerce " comporte 4 parties :

1) Zone à urbaniser par priorité de Mons-en-Barœul (Nord) Société d'équipement du Département du Nord Maître d'ouvrage. Extrait de techniques et architecture (8 pages). Imprimé par la société Saint-Quentinoise d'imprimerie Paris.

2) Centre Commercial (10 pages)

3) Plans, perspectives, élévations et organisation des espaces (5 pages)

4) Résidence de l'Europe Ville Nouvelle de Mons-en-Barœul Avenue Robert Schuman Place de l'Europe. Généralités, Exposé juridique, Descriptif technique sommaire, Réservation et modalités d'acquisition, Financement (12 pages).


Dossier 1
Zone à urbaniser par priorité de Mons-en-Barœul (Nord) 

Société d'équipement du Département du Nord Maître d'ouvrage. Extrait de techniques et architecture (8 pages). Imprimé par la société Saint-Quentinoise d'imprimerie Paris.

FICHE AU DOSSIER DES GRANDS ENSEMBLES PAR HENRI CHOMETTE

Le « mal » des grands ensembles ne se limite pas aux groupes récents d'habitation. A l'occasion de l'étude de la zone à urbaniser en priorité de Mons-en-Barœul, le problème du caractère de la banlieue du nord du point de vue humain a dû être posé.
C'est en effet cette banlieue qui sert de fond à l'implantation de la zone et c'est par rapport à cette masse illimitée d’habitat que s'est imposée la nécessité de la création d’un centre, d'un « abcès de fixation urbaine ».
Gagnant de Lille vers Roubaix et de Roubaix vers Lille la matière de plusieurs villes moyennes s'est éparpillée sur une surface immense, sclérosant le tracé des chemins ruraux et rangeant la campagne, en commençant par les bordures du trafic routier.
Il n'est pas surprenant que, née par additions successives d'initiatives individuelles, cette banlieue n'ait pris en compte que très partiellement les problèmes ressortissant de l'intérêt général et ce sont, en fait, les équipements collectifs de Lille et de Roubaix qui assurent le service de sa population, au prix d'une congestion grave de ces équipements et des grandes villes elles-mêmes, au prix d'un gaspillage d'énergie considérable dans les transports et les déplacements.
Socialement la maladie dite des grands ensembles y fait les mêmes ravages que dans les groupes récents, déserts diurnes hantés de masses de « trois pièces cuisine » où elle a été détectée.
La presse qui vend du scandale, et la démagogie en avaient cherché la cause dans les formes ; elles avaient cloué au pilori les bâtiments en boîte à sucre et en barres de nougat, le « progrès » les fit en forme de bidons et de mèches folles sans incidence fondamentale sur les données du problème.
En fait, ce n’est pas la forme mais la matière des grands ensembles conçus ou spontanés qui est en cause : D'ailleurs l’histoire n’apporte aucun exemple de ville vivante et réussie uniquement constituée de logements.
Le mal est défini par le fait qu'on peut habiter, mais non pas vivre, dans les conglomérats d’habitation ; l'accomplissement de la plupart des actes de la vie implique d'abord d'en sortir : les études, le travail, les achats, la culture et les distractions font éclater quotidiennement les unités de base de la société, la famille et le quartier.
Si les lois naturelles et administratives ont maintenu les apparences de la famille, le quartier en tant qu'unité sociale n'existe plus. L'individu, qui ne peut espérer que 217 000 heures de vie active entre sa naissance et son enterrement, ne peut réussir, s’il est perdu dans une masse illimitée, à se créer un milieu de relations cohérent. Le changement de l’autobus ou du tramway quotidien reste malheureusement pour beaucoup le seul milieu social. 
La disparition du quartier a privé l’homme, du réconfort et du contrôle moral de ses semblables. Toute la vie de relations a été plus ou moins livrée au hasard. Il n’est pas jusqu’aux mariages qui étaient autrefois inspirés par un choix plus juste des époux dans le cadre d’une longue connaissance des familles et des jeunes gens. Privée de son cadre naturel, l’entraide est disparue, abandonnant toutes les faiblesses sociales (pauvres, vieillards, infirmes, orphelins, malades) à la collectivité qui a vu s’hypertrophier encore ses frais généraux d’assistances diverses très lourdes. Ces assistances ne peuvent remplacer l’entraide du milieu naturel et aggravent la ségrégation sociale. 
En fait, le mal des grands ensembles est le mal de l’urbanisme de système, le mal du zoning. Les hommes de chiffres et les hommes de texte étaient désorientés par la composition où l’art fait la synthèse des données humaines et techniques. Les recettes sont plus ouvertes à la compréhension. 
L’urbanisme a distribué la facile satisfaction intellectuelle de parquer le travail dans une zone, les loisirs dans une autre, le repos ailleurs et de savants quadrillages ont séparé les petites maisons des pauvres, les grandes maisons des riches, les immeubles en continu et ceux qui ne le sont pas, les ateliers, les magasins et les loisirs. 
La méthode a produit de superbes documents où la pensée technique et administrative a pu se délecter, guidée par les flèches en couleur décomposant la mécanique urbaine. 
Et tout le monde s’est retrouvé dans le métro ou l'autobus pendant 4 ans et 3 mois de sa vie. Bien sûr, la science a permis un allongement sérieux de cette vie ; on pourrait se demander si ça valait la peine. 
Le constat des erreurs a déjà semé l’inquiétude et provoqué quelques pas dans la bonne direction. On s’est aperçu par exemple que le résultat de l’équation économique définissant le R + 4 comme la meilleure solution ne suffisait pas pour en couvrir des hectares et qu’il manquait quelques facteurs à cette équation. Outre la vitesse limite, le prix des ascenseurs, le débit des escaliers, les courbes d’ensoleillement et autres données numériques, on a bien dû constater qu'il fallait faire intervenir des éléments humains et se résoudre à faire confiance à l’intuition incontrôlable des artistes. C'est moins rassurant que la preuve par 9. 
Un autre pas reste à franchir, et au-delà de ces interventions, sur la forme des quartiers. C’est leur matière même qu’il convient de remettre en cause. 
Les mots de « zone industrielle » recouvrent encore en urbanisme une notion qui date de l’âge de la vapeur. 
Il faudrait prendre conscience de l’invention de l’électricité́, prendre conscience des progrès techniques et esthétiques des bâtiments de production, étudier s’il n’est pas humainement plus économique de déplacer les marchandises que les hommes. 
Et moyennant quelques flèches de plus sur les plans pour en organiser l’incorporation, il serait possible d’apporter les équipements de production qui permettraient à une part importante de la population de vivre dans son quartier. 
Certes, il existe encore des usines dont les nuisances ou les impératifs de liaison avec les réseaux imposent l'implantation dans des zones spéciales, mais combien d’organes de production ou de services ont été́ rejetés dans ces zones au prix du gaspillage humain des efforts, alors qu’un mur de clôture bien traité et quelques précautions techniques en eussent permis l'incorporation à la vie des quartiers d’habitation. 
Quoique effectuée dans les pires conditions, cette incorporation des activités aux quartiers d’habitation est le fait de toutes les villes anciennes et de tous les quartiers considérés comme vivants et animés. Pourquoi le personnel d’un entrepôt de sanitaire ou d’une imprimerie est-il condamné par l’urbanisme de système à émigrer en zone industrielle pour son travail, quitte d’ailleurs à revenir pour, en livrer les produits. 
On peut, évoquer les problèmes que posent les tendances d’origine rurale de la population à s'incruster pour la vie entre quatre murs. Ces tendances, devant les faits, font place à une recherche des commodités qui se développe rapidement malgré́ la crise du logement et le peu de facilités offertes. Il existe déjà un réel marché de l'occasion en matière de logement, qui témoigne d'une mobilité́ suffisante de la population pour faire face aux adaptations nécessaires.
Le rayon d’action du piéton, qui est le critère de base, atteint d’ailleurs une surface suffisante pour couvrir une importante variété d’activité.
Dans cette optique des surfaces considérables peuvent être dégagées dans les ensembles d’habitation, qui pourraient ainsi devenir de véritables quartiers. 
Une grande part des niveaux inférieurs des immeubles collectifs, la sous-face des parkings et terrasses, les parties arrière des zones commerciales, la surface de certains terrains de sport, celle d’une grande partie des cheminements piétons et de certains ouvrages de croisements, au total près de 50 % de la surface d'un quartier, pourraient être récupérés pour l'implantation d'activités de service ou de production, à condition qu’une étude sérieuse préside à leur imbrication avec les autres fonctions de la ville. 
Une solution économique pourrait à cette occasion être apportée au classement des différentes catégories de trafic, les trottoirs surélevés d’une partie du boulevard Saint- Martin à Paris en donnent une très imparfaite image. 
Il n’est pas question d'ignorer les problèmes que pose l’adaptation des habitudes et des textes administratifs, fonciers et économiques que pose une telle perspective. Il convient cependant de choisir le moindre mal et d’apprécier si les papiers sont au service de l'homme ou l'homme au service des papiers. 
Le programme des grands ensembles ne doit plus être limité à ce qui est facilement financé et primé par les divers « crédits » mais élargi à tout ce qui constitue le cadre de la vie de l'homme. 
Les grands ensembles sont trop petits.


MONS-EN-BARŒUL

ARCHITECTES :
BUREAU D'ÉTUDES HENRI CHOMETTE, PIERRE LELAUMIER, ANTOINE LAGET, ET JACQUES BENOIT-BARNET 
GÉRARD PERPÈRE 
MAITRE DE L’OUVRAGE : SOCIÉTÉ D'ÉQUIPEMENT DU DÉPARTEMENT DU NORD 

Une banlieue sans limites et sans accents a réuni Lille et Roubaix.
Un Centre d'intérêt urbain s'impose pour l’ordonner, et réduire la congestion des deux grandes villes. L'intersection des autoroutes Paris-Belgique et Lille-Roubaix en a localisé l'emplacement, définissant les limites et assurant les grandes liaisons nationales et internationales.
La ville de Mons-en-Barœul n'est distante que de quatre minutes du Centre de Lille. La barrière de la voie ferrée a limité l’extension de cette banlieue informe et un vaste noyau de terrains vacants a permis d'envisager l’organisation et la structure d'une ville nouvelle devant être un des éléments de fixation de l'apport de population liée à l'expansion démographique résultant de la région en plein essor.
La zone à urbaniser s’implante dans une plaine se relevant en pente douce vers le Nord et l'Est.

Dans ce cadre, 15 000 habitants nouveaux viendront doubler la population de la ville existante.


Schémas en haut, de gauche à droite : 1 - Situation de la Z.U.P. dans l'agglomération Lille-Roubaix-Tourcoing. 2 - Séparation des quartiers par les voies à circulation rapide. Union des quartiers par les boulevards de piétons. 3 - Equilibre et localisation des équipements. 4 - Hautes densité au centre des quartiers. Séparation des quartiers par zones de maisons individuelles et jardins. 
Dessins en bas, de gauche à droite : 5 - Plan-masse 6 - Principes d'organisation (la rue pour les piétons, la desserte mécanique, les niveaux supérieurs pour l'habitation, les niveaux inférieurs pour les activités).

La structure architecturale du projet a divisé la ville en quartiers, dans le souci d’assurer les contacts humains dans des unités de voisinage dont les dénominations acquises et patinées par le temps ont été conservées.
Cette division n’est pas une démarche de géographie administrative.
L’ensemble de la matière humaine d’une grande ville est hors de portée de l’individu qui est écrasé dans la masse, si le cadre matériel d’une unité sociale à son échelle n’est pas très fermement défini par tous les éléments de la composition :
— Éléments de division des quartiers :
La route réservée à la circulation mécanique.
Les zones de faibles densités en jardins individuels.
— Éléments d’union d’un quartier :
La place et la rue libérées de la circulation mécanique.
Le commerce dont la prospérité est liée au voisinage des hautes densités.
L’équipement scolaire, cadre des premières relations humaines.
L’équipement social, culturel, pivot des groupements.
Le travail qui doit être assuré sur place à un quart de la population. A cet effet, des locaux d’activités seront aménagés à proximité des habitations et pourront abriter des bureaux, dès entreprises artisanales et toutes petites industries sans nuisance.


Croquis de gauche à droite et de haut en bas : 1 - Exemple de plan-masse partiel au centre commercial principal 2 - Perspective partielle du centre commercial principal 3 - Perspective d'ensemble 4 - Coupe schématique sur un quartier (division la route, séparation des quartiers par zones de faible densité, union la Place la rue, vie des centres assurée par le groupement des hautes densités, des commerces, des prolongements scolaires, culturels et sociaux, dégagement du maximum de jardins individuels).

La qualité de conception et l’équipement d'un quartier sont les investissements les plus rentables dans l’ensemble d’une opération.
L'absolue pénurie de logements avait condamné au « n’importe quoi » la clientèle immobilière jusqu’en 1961.
Cette clientèle conditionne de plus en plus la rapidité et l’importance de ses dépenses à la qualité du quartier et du logement.
La plus évidente justification financière de la conception et des équipements est l’incroyable surenchère des logements édifiés dans les quartiers agréables et bien équipés du centre des villes.

Dossier 2
Centre Commercial






Dossier 3 
Plans, perspectives, élévations et organisation des espaces




Dossier 4
Résidence de l'Europe 
Ville Nouvelle de Mons-en-Barœul






Plans des appartements


Plan F 11 bis surface habitable 43 m2


Plan F 11 surface habitable non indiquée


Plan F 12 surface habitable 17 m2


Plan F 23 surface habitable 48 m2


Plan F 31 surface habitable 63 m2


Plan F 32 surface habitable 69 m2


Plan F 42 surface habitable 72 m2


Plan F 55 surface habitable 82 m2


Plan d'un 4 pièces surface habitable 88 m2

Nord Hebdo Eclair du 14 octobre 1971