À la fin des années 1870, alors que le bourg historique compte moins de 2 500 habitants, la municipalité investit dans la construction d’une mairie moderne au n° 108, de la rue du Général-de-Gaulle.
L’objet de prestige de cette mairie des origines était sans conteste sa pendule. Elle était très utile aux riverains… surtout à ceux qui attendaient le tramway, dont la station se trouvait juste en face. Un jour, les tramways ont disparu. Puis, le bâtiment municipal a été transféré dans un nouveau quartier. La pendule a continué à donner l’heure à tout un chacun pendant de nombreuses décennies, sans prendre ombrage de ces abandons successifs. Très récemment, elle a refusé de continuer à avancer et son cadran s’est arrêté sur onze heures moins le quart.
Un jour, comme par magie, la pendule a disparu. Il ne reste plus, à sa place, qu’un mur vide ! Personne n’a été le témoin de son départ. La pendule s’est-elle enfuie dans une faille temporelle ?
Elle n’a guère manqué aux voisins de l’ancien bâtiment municipal. Comme elle ne donnait plus l’heure, depuis longtemps, ils avaient pris l’habitude de détourner leur regard. Quand on leur demande s’ils savent où est passée la pendule, ils sortent sur le pas de leur porte avec un air incrédule, lèvent la tête et disent : « Ben ça alors, c’est vrai que la pendule a disparu ! »
Il se murmure que la pendule ne serait pas très loin de l’ancienne mairie, attendant des jours meilleurs et qu’une main experte ne la réveille, comme pour La Belle au bois dormant. A.C. (CLP)
Un article d'Alain Cadet paru dans La Voix du Nord du mercredi 26 octobre 2022, édition de Villeneuve d'Ascq - Seclin.
Depuis des temps immémoriaux une pendule monumentale ornait la façade de l’ancienne mairie, au 108, de la rue du Général-de-Gaulle à Mons-en-Barœul. Il y a peu, elle s’est arrêtée, puis a mystérieusement disparu.
Francis Mascart est l'ange-gardien de la pendule de la rue de Gaulle.
La pendule était un repère pour ce quartier du Haut-de-Mons. Elle donnait l’heure aux riverains… à ceux qui, jadis, prenaient le tramway, ou à ceux qui attendent le bus, aujourd’hui. « J’ai 92 ans et j’ai toujours connu cette pendule », témoigne Alex Wilson, qui a toujours habité Mons. Mais, qui avait bien pu emporter la pendule ?
Elle n’était pas bien loin… quelque part du côté de la rue Henri-Poissonnier, chez Francis Mascart. Francis est un ancien ingénieur militaire. Sa spécialité n’était pas vraiment la réparation des pendules. Il s’occupait plutôt des radars de l’Armée de l’air. Mais qui peut le plus, peut le moins.
Depuis que la pendule s’était arrêtée sur onze heures moins le quart, le maire de la commune ne pouvait plus se rendre du côté du Haut-de-Mons sans être assailli de questions : « Alors, quand allez-vous faire réparer la pendule ? » La mairie était bien démunie. La société Brillié a fermé ses portes depuis 1987 et il n’existe plus de pièces détachées pour cette technologie des pendules électriques qui a fait son temps. C’est de cette manière que Francis a eu l’idée de proposer ses « bons offices ». « Il s’agit d’un vieux système qui fonctionne avec un balancier contrôlé par un dispositif électromagnétique : quasiment irréparable aujourd’hui », explique-t-il. « J’ai eu l’idée de le remplacer par un dispositif électronique moderne, avec un quartz, qui ferait avancer les aiguilles de la même façon mais qui serait beaucoup plus précis. » L’horloger improvisé s’est mis au travail et a dessiné les plans de son prototype. Il s’agit essentiellement d’une carte comportant une vingtaine de composants et de circuits imprimés. Coût de l’opération : environ 200 € !
L’inconvénient c’est qu’il faut faire venir tout ce matériel de Chine, ce qui peut prendre un bon mois ! Francis est confiant : « Il n’y a pas de raison que cela ne marche pas ! » Il a même prévu d’améliorer le système par rapport à l’existant. La carte sera reliée à un boîtier de commande permettant de remettre, si besoin, la pendule à l’heure. Le cadran sera rétro éclairé par des LED dont l’allumage pourra être régulé selon la saison, grâce au même boîtier. Francis Mascart pense pouvoir être opérationnel vers la mi-décembre. Si tout va bien, la mairie aura sa pendule pour Noël ! A. C. (CLP)
La pendule Brillié
Apparue dès les années 1900, elle va quasiment traverser le siècle. On la trouve dans nombre de clochers des églises des villes et des villages de France. Surtout, c’est la pendule de gare avec sa grande aiguille qui avance d’une minute à la fois avec un bruit sourd, qui a retenu l’attention des voyageurs. La pendule porte le nom de son créateur, Lucien Brillié (1865-1911) qui fonda une entreprise pour commercialiser son invention.
La pendule électrique était bien plus précise que son ancêtre mécanique. En 1933, la société Brillié crée la première horloge parlante. Elle est aussi à l’origine de la remise à l’heure automatique sur les signaux de la TSF. Le principe de fonctionnement est celui d’un balancier à moteur animé au moyen de l’énergie électrique. L’invention du quartz va rendre cette technologie obsolète. L’entreprise Brillié fermera ses portes en 1987. A. C. (CLP)
C’est en 1898 que Charles Vigreux et Lucien Brillié créent une entreprise de fabrication d’appareils mécaniques et électriques à Levallois-Perret. Très vite, Lucien Brillié qui est ingénieur, va aider son frère Henri à créer des horloges électriques : les ateliers Brillié Frères sont nés.
Ils ne sont pas les premiers à construire une horloge électrique mais vont permettre sa démocratisation grâce à la synchronisation à distance. Le principe est simple, une horloge mère permettait d’envoyer une impulsion électrique à plusieurs autres horloges. Ceci assurait une parfaite synchronisation et évitait la perte de temps liée au remontage des horloges.
L'impulsion d’entretien, elle est due à l’attraction d’une bobine qui est brièvement traversée par du courant sur l’aimant de l’appareil. Le contact avec la tige de celui-ci produit une onde électromagnétique un peu avant le point mort.
Que ce soit en France ou à l’étranger, de nombreuses manufactures, gares, écoles… vont ainsi se doter de ce système très innovant.
L’entreprise Brillié va connaitre une forte période de croissance dans les années 60/70 et deviendra le leader écrasant de l’horlogerie industrielle en France.
Le développement de l’électronique a porté un coup fatal à Brillié qui aura du mal à s’adapter aux mutations technologiques et à la concurrence asiatique des années 80. Un premier dépôt de bilan est intervenu en 1972, avec une reprise par le groupe Legris, qui s’est retiré en 1981. L’usine de Montbrison s’est alors réorganisée sous la forme d’une SCOP (Société Coopérative de Production) qui a connu de belles heures, avant sa cessation d’activités, en février 1997. La fabrication a été reprise par la société Gorgy Timing, de La Mure (38).