La fin de Rhin et Danube

 



En nombre de logements, ce n’est qu’une opération du renouvellement urbain monsois parmi tant d’autres. Mais, en termes d’image, c’est probablement la plus importante de ce dispositif qui s’échelonne sur plus de dix ans : à partir du 20 novembre, les machines vont grignoter la barre Rhin et Danube jusqu’à la faire disparaître, probablement dans les tout premiers jours de 2014.


Par sa couleur et ses dimensions, 140 logements à sa construction, cette barre était le symbole des excès et de l’absence de vision à long terme de l’urbanisme des années 1970. D’ailleurs, depuis plusieurs années, les deux derniers étages avaient été neutralisés par le bailleur Vilogia, « pour des raisons de qualité de vie, explique Véronique Dubrulle, première adjointe au maire, en charge du renouvellement urbain. Si le bailleur avait mis tous les logements en location, on se serait retrouvé avec une centaine d’enfants voulant prendre l’ascenseur à 8 h 30 pour partir à l’école, à 16 h 30 pour rentrer chez eux... »

Ce « mur » sera remplacé par une trentaine de logements : deux petits collectifs et des individuels, tous avec des jardins. Au milieu, un passage vers le mail Lamartine, le mail Louis XIV, qui se déroulait au pied de la barre, étant lui appelé à disparaître.


Un bouleversement pour les riverains

Pour les riverains, c’est un bouleversement, particulièrement pour les habitants des maisons situées de l’autre côté de l’avenue Rhin-et-Danube. Certains étaient là avant que la barre ne sorte de terre !

Le projet, dessiné par le cabinet BD Archi pour Vilogia, va largement contribuer à changer l’image du quartier. D’autant que cet ensemble se situe dans le prolongement immédiat du Polyèdre, la très belle salle d’escalade et de force athlétique. En attendant, à quelques mètres de là, la sortie de terre de la future salle Allende et des équipements du nouveau centre-ville, on a déjà ici une nette amélioration de la qualité architecturale du quartier.

Les travaux de construction devraient débuter début 2014. La date de livraison annoncée à ce jour est avril 2015. Mais des chantiers de cette ampleur sont parfois soumis à l’un ou l’autre aléa.

Mons-en-Barœul : la démolition de la barre Rhin Danube, dès mercredi 20 novembre, sera l’acte de naissance d’un nouveau quartier

Publié le 16 novembre 2013 par La Voix du Nord

On sait que cet immeuble Rhin Danube (140 logements), emblématique de l’urbanisation de la ZUP des années 1970, va disparaître pour laisser la place à un programme d’une trentaine de logements collectifs et individuels (voir notre édition du 8 novembre dernier). Le mail Louis XIV ne sera pas touché. Aucun arbre n’y sera abattu. Simplement, il sera rattaché au mail Henri-Dunant. Seul ce dernier nom sera gardé, tandis que le jardin sera redessiné et restructuré avec de nouveaux chemins piétonniers.


La plupart des participants, qui habitent les maisons individuelles (en face de l’immeuble collectif en cours de démolition), ont applaudi à l’annonce de ce bouleversement à venir. Pour eux, la disparition de ce fameux immeuble signifie la fin de nuisances diverses, qu’ils n’avaient cessé de dénoncer au fil des ans. Pour autant, dans les premiers temps, le chantier induira de fortes contraintes.


Les « grignoteuses » aux puissantes mâchoires devraient travailler du 20 novembre au 24 décembre pour réduire ce paquebot de béton en tout petits morceaux. Le chantier se décomposera en deux périodes sensiblement égales.

Dans la première phase, on va démolir le demi-immeuble situé du côté de l’avenue René Coty. Pour des raisons de sécurité, l’avenue sera interdite aux automobilistes et aux piétons ainsi que les abords du chantier. Cela impliquera un changement du plan de circulation pendant une quinzaine de jours. On effectuera ensuite la seconde partie du chantier (côté Polyèdre) avec un nouveau plan de circulation. Des panneaux mobiles indiqueront aux automobilistes les sens interdits ou obligatoires. On notera que pendant toute la durée des travaux, à aucun moment, les parkings dédiés au Polyèdre et au Boulodrome ne seront interdits.

Les travaux de reconstruction des nouveaux immeubles, quant à eux, devraient débuter au cours du premier trimestre 2014 et durer 20 mois. Les nouveaux immeubles seront livrés dans le courant de l’année 2015.

Beaucoup plus écologiques et économiques, reliés à la chaufferie municipale (qui devrait bientôt fonctionner au bois), ces nouveaux immeubles du quartier Rhin Danube compteront parmi les principaux atouts de ce nouvel éco quartier du Mons rénové.






La barre ... se barre





Il y a dix ans disparaissait la résidence Rhin et Danube 



La barre Rhin et Danube, fin novembre 2013.

 

La fin de la démolition de la barre Coty, novembre 2023, renvoie à un autre chantier, celui de la résidence Rhin et Danube, qui s’est déroulé il y a presque exactement 10 ans.


Les travaux de déconstruction de Rhin et Danube ont eu lieu du 20 novembre au 24 décembre 2013. Décidément, novembre est une période funeste pour les immeubles des années 1960 de la ZUP de Mons. Coty et Rhin et Danube étaient des immeubles voisins, construits presque à la même époque. Rhin et Danube était plus grand : Coty, 8 étages, 96 logements était surpassée par sa voisine, 8 étages aussi, mais comportant 140 logements.


Pourtant, Henri Chomette, l’architecte-urbaniste qui avait dessiné le plan de masse du nouveau quartier, avait prévu un centre dense et vertical, illustré par la résidence de l’Europe, tandis que l’habitat périphérique se devait être aéré et de dimensions plus modestes. Mais la demande pressante de logements, le souci de rentabilité vont bouleverser cette logique… Rhin et Danube en est une parfaite illustration !


Tout le confort moderne


Le premier permis de construire déposé en 1961 prévoit un immeuble de 5 étages et 102 logements. Modifié en 1965, il passe à 8 étages, pour 127 logements. Finalement, trois ans plus tard, on compte 140 appartements. Pourtant, l’arrivée des premiers résidents est ressentie comme un grand progrès. Les logements sont vastes et clairs. Ils disposent de tout le confort moderne qui contraste avec les habitations vétustes des vieux quartiers de Lille où ils vivaient précédemment. Avec le centre commercial de l’Europe, à deux pas, on pouvait trouver la plupart des biens et services nécessaires au quotidien. Mais, dès la fin des années 1970, progressivement, beaucoup de ces locataires quittent les lieux.


La crise économique, le chômage, la concentration de la population font apparaître beaucoup de problèmes, souvent dénoncés par les locataires eux-mêmes. L’entretien de l’immeuble était devenu de plus en plus délicat. Les inondations n’étaient pas rares. Minés par des champignons, la plupart des appartements des étages supérieurs étaient condamnés. Tout cela a conduit à la décision de raser l’un des immeubles les plus imposants de l’ancienne ZUP de Mons. Avec la disparition de Rhin et Danube en 2013 et Coty en 2023, c’est une page de l’histoire de la commune qui se tourne et qui se traduit par une modification profonde du paysage urbain.

A. C. (CLP)



Un article d'Alain Cadet paru dans la Voix du Nord du mardi 28 novembre 2023