Le monument aux morts du cimetière de Mons-en-Barœul

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Une polémique autour d'un monument aux morts païen au cimetière de Mons-en-Barœul


Le Monument aux Morts au Cimetière de Mons-en-Barœul

 

Le Comité qui a pris en mains la défense des revendications des parents et des veuves de guerre, estime qu'il est de son devoir de répondre à un article mensonger du « Réveil du Nord » et de signaler les derniers agissements des « Camarades de Combat ».

Il nous a été donné communication d'un article du « Réveil du Nord », daté du samedi 13 mars, qui fourmille d’inexactitudes et d’erreurs sur le projet d'érection du monument aux soldats.

On peut d’abord s'étonner que les « Camarades de Combat » prennent ce journal anti-patriote, socialiste et franc-maçonnisant pour leur organe. Les gens clairvoyants et de bon sens ne manqueront pas de faire cette simple réflexion Comment se fait-il que des anciens soldats prennent pour organe un journal partisan de la « Crosse en l'air » ? Excusons-les, car aucun journal de Lille n'aurait voulu épouser une cause aussi mauvaise et insérer de pareilles erreurs. Celte manière d’agir est très préjudiciable à ce groupement, car elle pourrait donner un certain crédit à ceux qui prétendent que le groupe des « Camarades de Combat » n’est plus qu'une société de secours mutuels.

D’après « Le Réveil » il y aurait une protestation de souscripteurs. Qu’il y ait une minorité de souscripteurs désirant un monument païen, nous ne le nions pas ; mais nous affirmons que les souscripteurs, en grosse majorité, ont toujours cru que le monument érigé au cimetière serait un monument religieux. Les raisons de cette conviction, qui ont été exposées longuement, sont encore présentes dans toutes les mémoires.

« Ce bruit, continue « Le Réveil », est provoqué par le « Bulletin Paroissial ». Pardon, camarades, il y a erreur. C'est en octobre que nous avons recueilli les signatures des parents el des veuves. En novembre et en décembre, il y a eu trois protestations dont on a parlé suffisamment, et le « Bulletin Paroissial », pour répondre à nos désirs, n’a relaté tous ces faits qu’en février. Il a mis les choses au point ; il a fait l'historique des débats ; mais il n’a rien provoqué.

3° « Lors de la souscription, il a été décidé que nos morts auraient un monument neutre » Voilà encore un effronté mensonge Relisez la circulaire lançant la souscription dans la commune : il n'est pas question de monument neutre. L’attention des catholiques eût été certainement éveillée par cette annonce. Or, pas un catholique n’a eu la pensée qu’on allait ériger au cimetière, près de nos morts, un monument païen. La vérité est que ce fut dans la séance du 6 septembre 1925, quand la souscription était achevée, que les « Camarades de Combat », réunis en très petit nombre, délibérèrent qu'il n’y aurait pas d’emblème religieux sur le monument et que celui-ci ne serait pas bénit

Quatrième erreur. « Actuellement, on voit faire des pressions sur différentes personnes pour tâcher d’obtenir leurs signatures ». D’où revenez-vous, camarade rédacteur ? Il y a quatre mois que les 105 signatures ont été données et vous-dites actuellement ! Vous êtes vraiment très au courant des faits.

Suit le petit refrain habituel pour insinuer que les signatures ont été extorquées, alors que les membres de notre Comité ont mis en toute cette affaire, la plus grande loyauté,- loyauté-qui, comme on peut le constater, n'existe en aucune manière dans l'article du « Réveil du Nord ».

Tout ce tissu de mensonges et d'inexactitudes n'était que le signe avant-coureur et le prélude de l'attaque brusquée qui allait se déclencher, le lendemain dimanche 14 mars.

Huit jours auparavant, à la réunion mensuelle, on avait retenu quelques camarades en leur disant : Soyez dimanche prochain, à 7 h. 1/2, au siège du groupement, et nous vous expliquerons le service que nous attendons de vous !

Au jour venu, la mission secrète qui leur fut alors dévoilée, était de se partager la commune en secteurs, de montrer le plan du monument et d'obtenir la signature des intéressés pour l’adoption de ce projet si grandiose que son exécution nécessitera probablement une nouvelle souscription. Avis aux catholiques !

Un certain nombre de parents et de veuves, par surprise ou par faiblesse, ont renié leur première signature. Ils ont été éblouis, sans doute, par la vue du monument et n’ont plus pensé à leurs revendications antérieures. Ils ont été intimidés par l’arrivée improvisée des deux délégués.

Ils ont brisé, malheureusement, le bloc imposant des pétitionnaires qui aurait pu, par sa cohésion, imposer, ses décisions, puisqu’ils étaient la majorité. Nous le regrettons vivement pour eux.

D’autres, au contraire, en majorité parmi les femmes du peuple, ont répondu qu’ils n'avaient, qu'une parole et se sont montrés, très fermes, en maintenant leur décision première. Honneur à eux ! Ils sont encore suffisamment nombreux pour former un groupe très imposant.

Il serait indigne des membres du Comité de recommencer ce petit jeu des signatures. Aussi le Comité prie les parents et les veuves qui ne veulent pas que le nom de leur mari, fils, ou frère, figure, sur ce monument païen de se rendre chez M. Fouque, rue Francklin, 57, à Mons-en-Barœul. Pour faire connaître leur volonté au plus tôt.

Les parents et veuves qui ont été surpris par la visite inattendue de ces messieurs, et qui ont signé sur le plan du monument, peuvent également faire connaître leur décision. Cette méprise est toujours réparable. En cela, comme en beaucoup d’actes, c’est la dernière signature qui est valable.

Les étrangers pourront envoyer, à M. Fouque, une lettre datée et signée 

Le Comité fera les démarches nécessaires pour faire défense à M. Victor Bayard, président des « Camarades de Combat », demeurant rue Daubresse-Mauviez, 44, de faire graver les noms indiqués sur le monument.

Le Comité

Mons-en-Barœul, le 19 mars 1926.