Les pyramides de Mons-en-Barœul


A proximité du Fort de Mons-en-Barœul on pourrait se demander si on est aux alentours du Caire, car se sont 3 pyramides qui ont surgi ! Non, bien entendu, il ne s'agit pas de Khéops, Khépren et Mykérinos. Mais avouez que le rapprochement est séduisant.

La plus ancienne pyramide est celle construite par Henri Chomette lors de la création de la Zup de Mons, elle abrite la chaufferie. C'est le seul bâtiment de Mons-en-Barœul qui soit classé. 

Sa petite sœur l'a rejoint à proximité, en 2014, il s'agit d'une extension de cette chaufferie. Mais il y a aussi, dans le même périmètre, la pyramide de la station de métro Fort de Mons.


Déjà en 1971, à l'occasion de la réfection de la toiture de la chaufferie d'Henri Chomette, cette dépêche de l'Association France Presse faisait allusion à la pyramide égyptienne de Khéops. C'était bien avant la construction, en 1989, de la pyramide de verre du Louvre conçue par l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei ...


Les étonnantes pyramides de Mons-en-Barœul

La première pyramide

La chaufferie-pyramide est une « soixante-huitarde »

Œuvre de l’architecte Henri Chomette, elle alimente depuis en eau chaude et chauffage, équipements collectifs et plus de 5 000 logements. Avec ses douze piles de briques en soutien, ses canalisations rayonnant dans tout le quartier du Nouveau Mons, elle est alors le summum de la modernité et de l’architecture industrielle de cette fin des années 1960.
Mais voici que de nouveaux équipements publics (piscine, école, salle des sports, mairie) et 6 500 logements définissent des besoins nouveaux tandis que l’on recherche l’utilisation d’énergies renouvelables.

Une nouvelle pyramide

La nouvelle pyramide alimentera et produira de la chaleur à partir de biomasse, et non plus à partir des énergies fossiles. Qu’on se rassure. Cette construction n’induit pas la démolition du bâtiment pensé par Henri Chomette. C’est le seul de la commune à être classé à l’inventaire des monuments historiques. (Alain Cadet - La Voix du Nord)


La chaufferie-pyramide est un bâtiment emblématique de Mons-en-Barœul. Cette forme avait été choisie par Henri Chomette car économe en volume (photo ci-dessus) Le nouvel équipement, fonctionnant à partir de la biomasse, reprend la même forme pyramidale (photo ci-dessous).


De spectaculaires travaux à l’arrière de la première chaufferie, la pyramide qui voisine le Fort de Mons. Les techniciens de la société auvergnate Compte.R. installent deux énormes chaudières à bois (biomasse) pour alimenter le réseau de chaleur. La mise en service était annoncée pour le 1er janvier 2015.


L'ossature de la nouvelle pyramide chaufferie de Mons-en-Barœul

Le réseau de chaleur monsois, interconnecté avec ceux de Villeneuve-d’Ascq et de Lille depuis les années 1990, a été mis en service en 1963. En 2001 et 2002, il a bénéficié de quelque 12 millions d’euros d’investissement. Cette fois, ce sont 5,2 millions d’euros qui sont injectés, dont 2,4 pour le renouvellement de la cogénération (production de chaleur et d’électricité). Avec au moins trois bonnes raisons à cela.

1. Le contrat

« Lille a touché à son contrat pour bénéficier de la baisse de la TVA liée à l’utilisation des énergies renouvelables, explique Rudy Elegeest, maire de Mons-en-Barœul. Cette décision avait des conséquences sur notre propre contrat. Cela pouvait créer un saut tarifaire. Il nous fallait prendre une décision. » Et éviter une brusque hausse de la facture pour les Monsois.

2. La cogénération

La décision a été d’autant plus facile à prendre que le contrat de rachat par EDF de l’électricité issue de la cogénération arrivait à échéance en 2017. La signature d’un nouveau contrat dans de bonnes conditions passait par un renouvellement de cette « cogéné ».

3. Le coût de l’énergie 

« Le paysage a fortement changé en douze ans », explique le maire, évoquant l’évolution du coût de l’énergie. Au début des années 2000, le gaz était une énergie très compétitive et moins polluante que le fuel lourd utilisé pendant une quarantaine d’années. Question tarif, ce n’est plus vrai aujourd’hui. En revanche, les réseaux de chaleur sont de plus en plus pertinents : « Aujourd’hui, les réseaux sont plus compétitifs par rapport au chauffage individuel qu’en 2002. » D’ailleurs, « ces trois dernières années, les tarifs des réseaux sont demeurés stables en France alors que le prix du gaz a augmenté de 25 %. »
La moitié de la ville, soit 6 500 logements, est reliée au réseau de chaleur.
 
Franck Bazin et Pierre Le Masson La Voix du Nord 23 août 2014



Une troisième pyramide

Comme pour les pyramides du Caire, celles de Mons-en-Barœul vont par trois. Plus petite que celles destinées à abriter les chaufferies, la verrière de la station du métro Fort de Mons s'inspire également de cette forme pyramidale. En fait il s'agit plutôt de la deuxième pyramide car la date sa construction se situe entre les deux plus grandes.


Ci-dessus et ci-dessous la verrière de la pyramide de la station de métro Fort de Mons-en-Barœul




Les 3 pyramides


Vues aériennes des pyramides le 1er octobre 2015 Société Hélix ©



Vue aérienne de l'implantation des 3 pyramides, à proximité des Résidences América et du Fort de Mons-en-Barœul - Google Maps

Sous la petite « pyramide », ces tonnes de bois qui nous chauffent 

 

Un article de Virginie Boulet avec des photos de Pierre Le Masson paru dans la Voix du Nord du jeudi 24 novembre 2022, édition de Villeneuve d’Ascq



Les « pyramides » font partie du paysage monsois 


En 2014, la commune, alors gestionnaire du chauffage urbain (réseau de chaleur), a eu la bonne idée d’investir dans deux chaudières qui brûlent de la biomasse, autrement dit des résidus d’arbres. Cette énergie de récupération représente plus de la moitié   du combustible. Un atout en ces temps de crise.

 

Le petit Poucet des réseaux de chaleur 

 

Tous les Monsois connaissent les deux « pyramides », qui font face à la station de métro Fort de Mons (qui a elle aussi un petit côté égyptien). Elles abritent des chaudières qui permettent de fournir l’eau chaude envoyée dans les 7 km de canalisation calorifugée quadrillant une grande partie du sous-sol monsois.



Sept kilomètres, ce n’est rien par rapport au réseau lillois, qui en compte 10 fois plus. Celui de Roubaix, lui, fait 31 km. Créé pour les besoins du Nouveau Mons, qui allait doubler la population de la commune par deux, mis en service en 1963, ce réseau est interconnecté à ceux de Lille et de Villeneuve-d’Ascq depuis les années 1990. Il fournit le chauffage et les calories pour l’eau chaude à près de 5 700 logements, ceux gérés par Partenord, Vilogia, Logimétropole, les copropriétés des tours America et de la résidence de l’Europe, et la majorité des bâtiments municipaux (la mairie, la piscine…). Bref, une bonne moitié de Mons !

 

Du bois venant de 150 km alentour 

 

Cette chaufferie a fonctionné au fioul lourd exclusivement, puis majoritairement au gaz. L’énergie est aussi fournie par la cogénération – les fumées récupérées des énormes moteurs fournissant de l’électricité à EDF. Mais aujourd’hui, le combustible principal, pour un peu plus de 50 %, est de la biomasse, des résidus de bois (écorce, petites branches, etc.) issus d’arbres, venant de chantiers d’élagage, par exemple. Ces résidus viennent d’une filière dédiée, et dans un rayon de 150 km autour de Mons, explique-t-on du côté de chez Dalkia, qui gère les réseaux de chaleur pour le compte de la MEL.



La biomasse alimente deux chaudières, arrivées à Mons en 2014

Le délégataire est bien placé pour savoir que le prix du bois a grimpé, mais moins que le gaz, et de façon plus régulière. Lissée sur une année, cette augmentation est donc moins douloureuse pour les clients de Dalkia.

 

Entre 4 et 5 camions par jour 

 

Chaque jour de la semaine, du lundi au vendredi, entre 4 et 5 camions ramènent des « plaquettes forestières » pour alimenter deux chaudières (d’une puissance de 5,5 et 2,5 MW). Au total, cinq chaudières chauffent l’eau (à 105 °) qui va circuler dans les canalisations, et l’amener aux bâtiments via 70 sous-stations.



Des « plaquettes forestières », des résidus d'abattages d'arbres, alimentent les deux chaudières biomasse

C’est dans ces sous-stations que l’eau chaude va à son tour, dans des échangeurs, transmettre ses calories aux installations de chauffage ou de production d’eau chaude des immeubles. Quand elle revient à son point de départ, elle a évidemment baissé en température : 65 degrés. À titre d’illustration, pour fournir assez de chaleur à un immeuble de 200 logements, il faut que 20 m3 d’eau passent chaque heure par ces sous-stations. Mais ce volume varie selon l’isolation du bâtiment, et la consommation d’eau chaude des occupants.