Deux cimetières à Mons-en-Barœul

Du jour où Mons a son église, en 1844, il est légitime que le village dispose aussi d'un cimetière. Celui-ci ne peut se trouver près du sanctuaire, comme dans les paroisses de jadis, car la loi interdit alors les constructions dans un rayon inférieur à cent mètres autour du cimetière. Le ministre de l'Intérieur demande donc à la commune de modifier son premier projet et d'installer le cimetière en un autre lieu. Les propriétaires Ghesquières et Becquet lui vendent un terrain de près de 900 mètres carrés où le cimetière est établi le 19 septembre 1845. 

Dès 1849, la commune doit acheter un terrain contigu, presque aussi grand, pour agrandir le cimetière déjà insuffisant. Celui-ci, qui commençait à hauteur de la future rue Parmentier, est prolongé jusqu'à la route de Roubaix, le long d'un sentier qui deviendra la rue Montesquieu. D'autres agrandissements ont lieu en 1920 et 1927. Pour la quatrième fois, un terrain contigu est acheté en 1929, mais l'arrêté préfectoral autorisant une fois de plus l'agrandissement du cimetière existant est annulé par le Conseil d'Etat en 1932. Celui-ci exige de la commune qu'elle installe sans plus tarder un nouveau cimetière pour lequel un terrain, appartenant à la famille Salembier, a été prévu au projet d'aménagement de la commune.


Projet de calvaire pour le nouveau cimetière de l'architecte G. Brodelle

Ce cimetière est mis en service en 1934. La première personne inhumée à cet endroit est une jeune fille de dix-huit ans, Marie-Antoinette Kalflèche. Pendant une vingtaine d'années, les deux cimetières sont ouverts simultanément, jusqu'au jour où il est stipulé qu'il n'y aurait plus d'enterrement dans le premier cimetière en 1953, ce qui entraîne une polémique.


Beaucoup n'apprécient pas que leurs défunts soient inhumés à l'extrémité de la ville, là où il y avait hier une briqueterie, des champs, voire un dépôt d'or-dures. Les personnes âgées ne veulent pas, disent-elles, " aller au gardin à cass'roles ". La ville couvre les frais du transfert des corps mais la reconstruction des monuments est à la charge des familles. Les dépouilles restées sur place sont déposées dans une fosse aux ossements, au nouveau cimetiè re, celui qui est toujours en service. Le terrain alors libéré rue Montesquieu accueillera le béguinage des Mille Roses.


Voir ici l'ancien cimetière


Voir le monument aux morts de l'ancien cimetière