Il était une fois, le château Vandorpe : l’image d’une résidence de luxe
Article paru, dans la Voix du Nord, le mardi 27 décembre 2016, sous la plume d'Alain Cadet.
Le château Vandorpe, démoli au siècle dernier, occupe une
place particulière dans le patrimoine monsois. Une découverte récente amène, en
même temps qu’une iconographie inédite, un nouvel éclairage sur cette résidence
de luxe.
Le château était bâti dans le prolongement de l’actuel parc
des Franciscaines, à la limite de Lille. En 1973, il disparaît pour permettre
la construction de la voie rapide vers Roubaix et Tourcoing. Le château
Vandorpe, sur le modèle des demeures aristocratiques du XVIII e siècle, avec
ses 22 portes et fenêtres sur une seule façade, n’usurpait pas son appellation,
Il avait été édifié en 1840 pour Honoré Vandorpe-Grillet, un richissime
industriel lillois, fabricant de papier. Très pieux, il finança la construction
de l’école privée éponyme qui porte toujours son prénom (Saint-Honoré).
Au cours de son siècle d’existence, le château Vandorpe a
été tellement photographié qu’il en existe plusieurs dizaines de clichés.
Suffisamment éloignée des grandes fabriques de Lille,
Roubaix et Tourcoing, la commune de Mons-en-Barœul dispose d’un air pur. Ses
terres agricoles sont relativement bon marché. Les châteaux et maisons
d’exception prolifèrent. Ces belles demeures profitent des commodités de la
civilisation moderne, comme le gaz de ville (produit à Lille dans des usines
extrêmement polluantes) sans en avoir les inconvénients.
Au cours de son siècle d’existence, le château Vandorpe a
été tellement photographié qu’il en existe, aujourd’hui encore, plusieurs
dizaines de clichés. Mais, une découverte faite par Jacques Desbarbieux (auteur
de plusieurs ouvrages et blogs historiques), vient d’enrichir cette collection
d’une vingtaine de photographies et croquis nouveaux. Ils sont contenus dans
une l’édition 1907 de la très huppée revue La Vie à la Campagne. À cette belle
époque, le château est habité par les Vandorpe-Cardon. La superficie de la
propriété a plus que doublé en 50 ans, avec le rachat successif des terrains
alentours. Elle dépasse les 4 ha de parcs et jardins. Lors de la Pentecôte, les
petits Monsois, quelles que soient leurs origines sociales, pourvu qu’ils
soient catholiques, peuvent pénétrer dans le parc. La procession des
communiants fait le tour de la pièce d’eau, située juste en face du château.
L’auteur de l’article détaille la forme et la composition de
chacun des massifs, le choix judicieux des fleurs et des essences de ce «
jardin de ville ingénieusement tracé et intelligemment entretenu ». Il
renseigne sur le luxe et le raffinement de cette maison avec son parc, ses
jardins, son verger, son potager et même un imposant poulailler.
En 1920, le château se transforme en maison de famille sous
la houlette des sœurs franciscaines de Sainte-Marie des Anges. C’est ce qui
explique le nom actuel de l’endroit, espace vert urbain contemporain et
fragment de cette ancienne propriété d’exception. A. C. ( CLP)