Le stade Virnot

Le stade Virnot

D'après des articles d'Alain Cadet en septembre 2017 (Série d'été " Une Ville Nouvelle ") et décembre 2020.

Avant 1940, l’un des hauts lieux du football national se situait à Mons. L’équipe du SC Fivois y jouait ses matches à domicile. On peut s’étonner que le terrain de l’équipe de Fives se trouver à Mons ! L’équipe de football, qui rencontrait un grand succès populaire, était à l’étroit dans son vieux stade du début des années 1900. La municipalité, en froid avec ses sportifs, était fort peu empressée de lui fournir un nouvel équipement. C’est alors qu’Albert Virnot, négociant à Mons-en-Barœul, fit cadeau d’une vaste pâture de son patrimoine, à la limite de Fives. De nouvelles rues furent créées pour servir le nouvel équipement (avenues Virnot et Cécile). 

Le stade fut appelé sobrement Stade Virnot. Si le stade et l’avenue n’eurent pas le droit au prénom du généreux donateur et si Cécile, sa fille, fut privée de son nom de famille, c’est que ce terrain faisait partie du patrimoine de son épouse et que l’idée passait mal dans la belle-famille. En 1932, on modernise l’endroit et le rebaptise Jules-Lemaire (nom d’un dirigeant décédé du SC Fivois). En 1944, le club fusionnera avec l’Olympique Lillois pour former le LOSC. Les matches à domicile se disputaient alternativement à Jules-Lemaître et Grimonprez-Jooris. Une tribune s’étant effondrée à Grimonprez, c’est dans l’enceinte monsoise que le LOSC réalisera son doublé coupe-championnat en 1946.



La démolition du stade Jules-Lemaître-Virnot laisse la place aux nouvelles constructions (ci-dessus). Le même paysage, en 1960, avec son habitat pavillonnaire et son immeuble collectif (ci-dessous).


Le Losc cède le stade

Ce nouveau projet consiste à investir les territoires constructibles situés à l’ouest de la rue Jean-Jacques-Rousseau, jusqu’aux limites de Lille, et bordés, au nord, par les avenues Zola et Acacia et, au sud, par le boulevard du Maréchal-Leclerc. Ce projet était devenu possible car le LOSC qui possédait deux stades (Jules Lemaire et Grimonprez Jooris) était désireux de se débarrasser du plus petit et plus ancien, situé sur la commune de Mons-en-Barœul. Il occupait un quadrilatère (rue Jean-Jacques Rousseau, avenues Sainte-Cécile et Virnot et boulevard du Maréchal-Leclerc) : une belle parcelle qui valait son prix. Mais cela n’effrayait nullement la Ville, devenue experte dans le financement de travaux. Ce nouveau lotissement faisait encore la part belle à l’habitat individuel mais prévoyait deux immeubles collectifs.

Il était une fois le premier stade  du LOSC, le stade Virnot-Jules-Lemaire 



L’entrée du stade Virnot, un dimanche après-midi de match, au début des années 1930. Autre époque, autre ambiance...


Alors que le LOSC joue ce dimanche 13 décembre 2020 contre Bordeaux au stade Pierre-Mauroy, un antre ultra-moderne mais totalement désert du fait des contraintes sanitaires,  nous avons décidé de plonger dans l’histoire d’un des terrains mythiques du club. 


C’est sur ce terrain, qui a totalement disparu, que s’est écrite l’une des plus belles pages de l’histoire du club lillois. 


Le stade Virnot-Jules-Lemaire, le terrain historique du Sporting-Club Fivois (l’une des composantes du LOSC) avait une particularité : il était situé sur le territoire de la commune de Mons-en-Barœul. C’est sur ce terrain, qui a totalement disparu, que s’est écrite l’une des plus belles pages de l’histoire du club lillois.


En 1901, date de la fondation de l’Éclair Fivois, le football n’en est encore qu’à ses balbutiements. L’Éclair joue quelque temps sur un petit terrain rudimentaire de la commune. La jeune équipe suscite un engouement populaire. Le stade est bientôt trop petit pour accueillir tout le monde. Mais la municipalité se fait tirer l’oreille pour investir dans un nouvel équipement.


Un généreux mécène qui donne son nom au stade


La solution viendra d’un riche mécène, Albert Virnot, résidant dans la commune voisine de Mons-en-Barœul. Il est négociant dans le domaine du café et du coton. Il possède des entrepôts mais aussi quelques terres agricoles. Il fait don de l’un de ses terrains au club de Fives et d’une partie de la somme pour construire l’enceinte.


Il y a juste un petit souci, c’est que ce nouveau stade se trouve sur le territoire de la commune de Mons-en-Barœul. Ce n’est pas trop grave parce que l’endroit est en réalité plus proche des communes de Fives et d’Hellemmes que du centre de Mons. En remerciement du geste, les dirigeants de « l’Éclair » vont baptiser l’endroit, stade Virnot, du nom de son généreux donateur.


C’est dans ce stade que vont être écrites les plus belles pages de l’Éclair Fivois, puis, à partir de 1918, du Sporting-Club Fivois, nouveau nom du club dont sera issu, plus tard, le LOSC. Le Sporting va gravir tous les échelons. En 1932, on modernise le vieux stade et construit des gradins et une tribune pour les spectateurs.


Le stade du premier doublé coupe-championnat du Losc


En 1937, on le rebaptise, Jules-Lemaire, du nom d’un dirigeant qui venait de disparaître. En 1944, date de la fusion entre le SC Fivois et l’Olympique lillois, il devient l’un des terrains du LOSC. À la suite d’un accident survenu dans le stade de l’avenue de Dunkerque, la pelouse de Virnot-Jules-Lemaire accueillera la plupart des matchs à domicile de la saison 1945-1946. Elle sera celle du doublé coupe-championnat du LOSC, le premier de l’histoire du club.


L’année suivante, le LOSC jouera avenue de Dunkerque, dans un stade rénové et agrandi. Le stade Virnot sera dévolu aux séances d’entraînement. À la fin des années 1950, le LOSC vend le terrain. Le stade sera démoli en 1959. À sa place, sera érigé un quartier résidentiel, le premier du programme urbain du Nouveau Mons. 


A. C. (CLP)