La droguerie Dallenne rue Daubresse Mauviez



Le 20 avril 2024, Alain Cadet nous a présenté une suite à cette histoire


Nous sommes quelques années après-Guerre. La rue Daubresse-Mauviez, l’artère principale de ce bourg de 10 000 habitants vient tout juste d’être rebaptisée, rue de Gaulle. C’est le poumon commerçant de cette commune à vocation rurale. Les boutiques se pressent de chaque côté de la chaussée. On y trouve de tout. Au 130, c’est la droguerie François Dallenne. Ce n’est pas encore la mode, mais on peut y acheter en vrac les produits indispensables à l’entretien de la maison : le savon noir ou de Marseille, l’eau-de-Javel, les cristaux de soude, la térébenthine. On y trouve aussi les balais, les papiers-peints et les insecticides. Sur la vitrine, on peut lire : « Brosserie, Droguerie, Parfumerie » et sur l’enseigne : « Peinture, Vitrerie ». Sur le pas-de-porte du magasin, monsieur Dallenne pose fièrement avec toute sa famille.



Aujourd’hui, le magasin est devenu un commerce « Brocante et Vintage ». On peut y négocier de vieux objets en bon état, en attente d’une seconde vie. Le commerce a eu, lui aussi, plusieurs vies. Après la droguerie on y a vendu des bijoux fantaisie. Puis, c’est devenu le local d’un plombier. Juste avant, c’était un cabinet d’architecture. La population de la ville a été multipliée par trois par rapport aux années 1950 mais cela n’a pas dynamisé le commerce… bien au contraire ! La concurrence des grandes surfaces et le nouveau métro ont déplacé l’activité commerciale vers les zones dédiées de la périphérie métropolitaine ou le centre de Lille. Les magasins de la rue du général de Gaulle ont fermé pour la plupart et leurs locaux sont devenus des lieux d’habitation. Ce commerce est une exception. Sur le pas-de-porte du magasin se trouvent Gabriel Levieuge, architecte, l’ancien utilisateur du local et Sabrina Mehdi, la nouvelle gérante du magasin de brocante.