Marcel Pinchon

Marcel Pinchon, héros de la Seconde Guerre mondiale, honoré ce 8 mai 


Un article d'Alain Cadet paru dans la Voix du Nord le mercredi 8 mai 2024

Portrait du soldat.


À quelques jours du 80ème anniversaire du débarquement du 6 juin 1944, en Normandie, la cérémonie du souvenir de la Seconde Guerre mondiale se tiendra le 8 mai. L’un des héros monsois de cette guerre, Marcel Pinchon, y est chaque année honoré. 



Marcel Pinchon est né en 1910. Au début de la guerre, il est déjà trentenaire. Il a fait des études et est promis à une vie tranquille. Mais, en 1939, la guerre est déclarée. Officier de réserve (il a le grade de lieutenant), il est mobilisé. Vu son âge et ses compétences, on lui propose un poste d’instructeur en Bretagne.



La place d’un officier de trente ans n’est pas à l’arrière. 


Il refuse : « J’ai choisi. Je ne regrette rien, écrit-il. La place d’un officier de trente ans n’est pas à l’arrière et celui qui a accepté les gallons en temps de paix, doit savoir les honorer en temps de guerre. »


Marcel Pinchon est nommé à Solre, dans l’Avesnois. Il commande un détachement déployé sur une ligne fortifiée depuis le blockhaus des Garennes. C’est une forteresse semblable à celles de la ligne Maginot. L’heure est grave : le Petit Parisien écrit : « Nos troupes doivent tenir coûte que coûte. Le sort de la patrie dépend de la bataille gigantesque commencée hier matin dans la région de Maubeuge. »


Le 17 mai 1940, la ligne de fortifications est atteinte par les Panzers du Maréchal Rommel. Le combat est inégal, mais, se rendre ne fait pas partie du vocabulaire de l’officier de réserve. Il se battra coûte que coûte et quel qu’en soit le prix. Dans le blockhaus des Garennes, la situation est critique.


Le canon antichar s'est enrayé


Dès le début de l’assaut, la seule arme efficace, le canon antichar de 37 mm s’est enrayé. On tente de le réparer et de retarder l’ennemi à l’aide d’une mitrailleuse. Le blockhaus sous le coup des canons des blindés est devenu un enfer irrespirable. Alors que le canon de 37 mm vient tout juste d’être réparé, un obus pénètre par le créneau et explose. C’est la fin.


La foule à l'enterrement


Un seul de ses hommes, grièvement blessé, parviendra à s’enfuir et survivra. Marcel est enterré dans le cimetière de Solre. L’armée allemande lui rendra les honneurs militaires. La famille obtient l’autorisation de rapatrier le corps au cimetière de la commune. Le 5 juillet 1940, on procède à l’exhumation du corps. Le retour à Mons s’effectue dans une modeste camionnette commerciale. Le lendemain aura lieu la messe funèbre. L’église ne sera pas assez grande pour accueillir la foule accourue de toute la métropole.


Quelques années plus tard, une stèle, surmontée d’un buste, sera érigée sur le parvis Jean-XXIII, entre l’église et le monument. Chaque année, le 8 mai et le 11 novembre, une courte cérémonie d’hommage a lieu devant ce monument.



Marcel Pinchon et ses soldats

Voir la dernière lettre de Marcel Pinchon page 87 dans l'ouvrage du village à la ville