La rue Henri Poissonnier

L'ancienne rue de La Pépinière est devenue en 1949 la rue Henri Poissonnier, elle porte le nom d'un ancien habitant de Mons-en-Barœul, héros de la résistance.

Le dernier voyage d’Henri Poissonnier, déporté du train de Loos 

Henri Poissonnier, juste avant la guerre.


Dès 1942, Henri Poissonnier, qui habite Mons-en-Barœul, s’engage dans la résistance dans le réseau Voix du Nord. Il devient l’imprimeur du mouvement. Arrêté en 1944, Il va décéder le 28 février 1945 dans le camp de Vaihengen, dans le Bade-Wurtemberg.   À l’occasion du 80 e anniversaire de la libération de la métropole et des événements d’août et septembre 1944, nous lui rendons hommage.  

 

Henri Poissonnier a fait partie du « Train de Loos », le dernier convoi à avoir quitté la région lilloise vers les camps de concentration allemands. Henri Poissonnier n’était pas un militant politique, soutenu par une idéologie. C’était plutôt un père de famille tranquille, toujours prêt à rendre service et respecté de ses voisins. Il aurait souhaité devenir photographe. Les quelques clichés de lui qui nous sont parvenus sont de très grande qualité.


Il va détourner des tickets de ravitaillement, fabriquer de fausses pièces d’identité… 


Finalement, il avait opté pour le métier d’imprimeur, plus sûr et plus rémunérateur. Il était devenu un employé modèle des imprimeries Liévin – Danel, à Lille, où il déployait un talent singulier.



La têtière du journal La Voix du Nord pendant l'occupation.

 

Membre du réseau Voix du Nord

 

Avec la ligne de tramway qui passait juste devant chez lui, l’atelier était à moins d’une demi-heure de son domicile de la rue Daubresse-Mauviez, à Mons-en-Barœul. Dans cette période d’Occupation, un imprimeur compétent était une denrée rare et utile.


C’est ainsi qu’il va devenir membre du réseau Voix du Nord, très puissant dans la commune. Il va détourner des tickets de ravitaillement, imprimés chez Liévin – Danel, fabriquer de fausses pièces d’identité… et même de faux tampons qui permettent de multiplier les papiers falsifiés du réseau de Résistance… pour Lille et sa banlieue. Il va aussi créer la plaque de photogravure qui, à partir d’un dessin du journaliste Jean Piat, va servir à imprimer la têtière du journal clandestin, qui va apparaître à partir de mars 1942.


Si la contribution d’Henri Poissonnier à la Résistance est indéniable elle n’est connue que de très peu de gens. Un évènement fortuit va provoquer son arrestation. En 1944, un jeune résistant au STO (Service du Travail Obligatoire), du village d’Ascq, arrêté avec une fausse pièce d’identité, déclare sous la torture qu’il est possible que cette dernière soit l’œuvre d’Henri Poissonnier. Le Résistant est arrêté. Il est torturé mais n’avoue rien. Les indices de son implication sont très minces. Il est condamné à neuf mois de prison, la peine minimale, ce qui indique que les juges allemands ne sont pas certains de sa culpabilité. Mais, en ce mois d’août 1944, l’armée allemande est en déconfiture.


Les éléments les plus fanatisés de la police et de l’armée tiennent le haut du pavé. Ils décident d’envoyer vers les camps d’extermination les prisonniers politiques. Henri Poissonnier va faire partie de ce convoi. Ce sera son dernier voyage.


Alain Cadet (CLP)



Les 7 % historiques de la pente de la rue Henri-Poissonnier s’affichent en bord de route  

 

Dans la rue Henri-Poissonnier, « la pente est forte ».


Ce « 7 % » n’a rien à voir avec les « 5 % » des agents artistiques ou immobiliers !   Nous sommes dans le domaine de la signalisation routière. 


Beaucoup de nouveaux équipements et panneaux routiers sont apparus dernièrement, à Mons-en-Barœul. Il y a les sens interdits qui se font face ; les indications « zone 30 » ; les marquages au sol et matérialisation de nouvelles pistes cyclables ; les rues proches des stations de métro qui ont été transformées en zone bleue. Pour cette dernière, il s’agissait de mettre un terme stationnement des automobilistes issus des zones rurales et travaillant à Lille.


Rue Henri-Poissonnier, ce dénivelé en a fait un lieu de tournage très prisé des équipes du cinéma et de la télévision. 


Un dénivelé de 25 mètres


Ce panneau, « 7 % », est le plus original et peut-être l’unique en son genre des panneaux routiers installés sur le territoire de la commune. Il indique la pente de cette portion de la rue. Le bourg historique du Haut-de-Mons est dans son point le plus haut situé à 47 m au-dessus du niveau de la mer tandis que le point le plus bas du Bas-de-Mons n’est qu’à 22 m.


Ce dénivelé d’environ 25 m est très sensible dans cette rue Henri-Poissonnier. C’est aussi le cas des rues Jeanne-d’Arc, Mirabeau, Montesquieu, Quesnelet qui pourraient légitimement revendiquer le même panneau routier. Cette particularité offrait, jadis, aux enfants de ces quartiers la possibilité de dévaler ces pentes en luge, par temps d’hiver rigoureux. Mais ces enfants d’autrefois, devenus de vieilles dames ou de vieux messieurs, s’en souviennent encore.


« 7 % », cela peut paraître modeste, mais c’est déjà un début. Comme le disait Jean-Pierre Raffarin, ancien premier ministre sous Jacques Chirac : la « route est droite, mais la pente est forte ».


L’Angleterre au cœur de Mons


Rue Henri-Poissonnier, ce dénivelé en a fait un lieu de tournage très prisé des équipes du cinéma et de la télévision. Comme, depuis le bas de la côte, il est impossible d’apercevoir le haut, que l’architecture des maisons évoque la Grande-Bretagne, il était beaucoup plus avantageux de transformer l’endroit en un petit coin d’Angleterre plutôt que de traverser la Manche, avec tous les frais et les ennuis que cela suppose. 


Alain Cadet (CLP)


Voir La Pépinière rue Henri Poissonnier