Heures et malheurs de la ligne de tramway F



 



Heures et malheurs de la ligne de tramway F


La ligne F est une des premières lignes du réseau de tramway lillois. Composée de voitures tirées par des chevaux, elle est inaugurée le 25 mars 1876, sur le trajet Grand-Place de Lille – Pont du Lion-d’Or, aux confins de Mons-en-Barœul. C’est un grand succès commercial ! Au début des années 1880 on envisage de prolonger la F vers Roubaix, via Mons-en-Barœul, Flers-Breucq, Wasquehal et Croix. La traction à vapeur vient de remplacer celle des chevaux. C’est un grand progrès ! De 4 km/h, on passe à 8 km/h en ville et 20 km/h sur route.


Le Mongy, une ligne concurrente


Ce bouleversement déclenche la fronde du « lobby » des cochers de fiacre. Le maire de Mons-en-Barœul, Alexandre Delemar, charron de son état, va particulièrement s’illustrer dans cette croisade contre la locomotive. Mais le lobby des chevaux-vapeur va l’emporter sur celui des chevaux picotin. La nouvelle ligne va traverser Mons de part en part, empruntant la Grande route de Roubaix. En 1903, le tramway est électrifié. Il fait moins de bruit, mais va encore plus vite ! Cela va favoriser, sur le parcours, les constructions nouvelles : les châteaux et les belles « bourgeoises » de la rue de-Gaulle, à Mons, en sont un bel exemple.


En 1909, le Grand Boulevard entre Lille et Roubaix est percé selon l’itinéraire le plus court possible. Il abrite une ligne de tramway concurrente que l’on va désigner du nom de son propriétaire, Le Mongy. Le trajet Lille-Roubaix ne dure plus que 25 minutes. Beaucoup de Lillois et de Roubaisiens vont plébisciter la nouvelle ligne, un peu plus chère mais présentant beaucoup d’avantages. La ligne F va surtout servir de desserte locale. Pour faire face à cette concurrence, la Compagnie des tramways du Nord, va baisser ses tarifs et mettre en place des Lille-Roubaix directs.


La disparition du tramway F


Ce n’est pas le Mongy qui va causer la disparition de la ligne F. Sur une grande partie du parcours il faudra la doubler par le « I barré », dont le terminus se trouvait au moulin Delmar, aux limites de Mons et de Villeneuve-d’Ascq. Au début des années 1960, la CGIT (Compagnie générale industrielle de transports), concessionnaire du réseau ferré décide de remplacer les tramways par un service d’autobus ne nécessitant que très peu de frais d’infrastructure. C’est la fin de la ligne F. Le « I barré » survivra quelque mois. Il sera supprimé le 17 janvier 1965. 

A. C. (CLP)